Histoire d'un carpiste.
Depuis mon plus jeune âge, j’arpente les
berges des canaux, si ma mémoire ne me fait pas défaut, je devait avoir 6 ou 7
ans à l’époque .comme beaucoup, mon père emmenait toute la petite famille le
week-end au bord de l’eau.
Quelques vagues souvenirs, me traversent
encore l’esprit et la nostalgie s’installe. L’instant magique où mon père,
rapprochait sa caisse à pêche et ses cannes de la porte d’entrée, elle renfermait
les secrets de l’époque et répandait dans le couloir une odeur de liberté.
Ma tendre maman, je la revois encore dans
cette cuisine préparant le repas, portant le poids de cette journée, et courant
dans tout les sens car naturellement comme dans tous les foyers, elle ne pouvait
espérer le moindre coup de main de ses fils, déjà devant la voiture avec les
armes prévues pour cette journée (filets à papillons, bâton,) car bien décidés à
faire la guerre à tous ce qui aurai pu se trouver en face de nous.
Mon père m’installait près de lui, moi
passionné par le poisson qui aurait pu se trouver sous ma canne (pas plus de
5 minutes), je pensais déjà à me sauver pour courir dans ces espaces verdoyants
où se trouvaient mes ennemis, (insectes en tous genre, lapins et tous êtres
vivants dont j’aurai pu faire la capture.)
Il me montait une ligne que je mettais
2 minutes à mêler, avec un superbe hameçon que je ne manquais pas de planter dans
mes vêtements. En bref il passait plus de temps à démêler ma ligne qu’a pêcher
lui même. Mais je crois que nous avons tous connu cette expérience.
Bien des années plus tard, un autre paradis
m’attendait, l’Audomarois s’ouvrait à moi, La Houle véritable paradis
terrestre avec ses brumes matinales, ses secrets, ses odeurs, sa faune,ses
bruits étranges qui parfois vous glacent le sang,ce parfait mixage de sons nocturnes
et diurnes annonçant une nouvelle journée qui commence. Une impression de pouvoir,
d’être le seul témoin de cette nuit qui se s'achève. Une sensation de
bien-être, une impression de se confondre et d’en faire partie, même si
part des moments de silence, elle vous fait comprendre que vous n’êtes dans ce
paradis qu’un étranger .On vous tolère voilà tout.
Là je me perfectionnais dans toutes les
pêches, avec comme professeurs mon père toujours et tous les anciens des
campings environnants. Pour la plupart d'anciens mineurs de fond ,on les
reconnaissait grâce aux concerts de toux dés le petit matin ,déjà à cette âge
exaspéré par ces nuisances,je pensais qu'ils faisaient des concours pour qui
toussera le plus fort ,j 'arrivait même à déterminer qui allait bientôt me
rejoindre et venir troubler ces instants de paix par leurs éternels (ça mord
gamin?) ou (prend pas tout!!), je les maudissait pour ça. Aujourd'hui quand j'y
pense un noeud me monte dans la gorge ,presque honteux de les avoir maudit, ils
n'en avaient nul besoin les profondeurs de la mine s'en étaient chargées. Je
donnerai beaucoup pour revivre ne serait-ce qu'un instant,ce passage de ma vie
et certainement passer un peu plus de temps avec eux,à les écouter me conter
leur vie .Mais vous savez à cet âge la tolérance n'est pas votre qualité
première.
En 1988, toujours à la recherche de
nouveaux secteurs à exploiter, je découvre à mon grand étonnement, une nouvelle
race de pécheurs. Dans un premier temps, un léger sourire me vient aux lèvres,
l’exposition de tous ce matériel qui brille, qui sonne, avec des appâts qu’on
aurait pu manger, tant ils reflétaient une agréable odeurs, ce qui changer des
miens .Je décidais de ce fait de suivre quelque temps ce technicien -
laborantin dans ses aventures, et surtout voir quel genre de poisson, méritait
autant d’investissement autant en temps que financièrement. Je fus très déçu je
ne vous le cache pas.
Dans ma tête, il était clair, qu’un tel
achat était de la bêtise, je décidait donc un certain samedi matin, d’aller
moi-même traquer ce poisson, et de prouver à tout le monde « j’étais seul vous
vous en doutez » que mon matériel aurait largement suffit à prendre cette carpe
imaginaire.
Inutile de vous dire que c’était une erreur,
mon premier succès, une commune de 6 kg, à eu raison de mon moulinet,
de mon épuisette, et de mes 50 malheureux mètres de fil.
Et naturellement un coup dans mon orgueil
soit dit en passant. Car la nécessité de solliciter l’aide de toutes personnes
passante à proximité, à contribuer a remettre à sa place ma fierté de vieux mâle
dominant. Je ne tarderai donc pas a évoluer, tant dans le matériel que dans ma
façon de voir les choses.
Aujourd’hui l’âge et l’expérience aidant,
je suis carpiste, très impliqué dans tout ce se rapproche de cette pêche. Apres
m’être investis dans le CLN « Carpe Littoral Nord » pour ceux qui ne connaissent
pas, en tant que secrétaire, Je suis fier aujourd’hui de rejoindre le Team c4
PASSION, une équipe très dynamique menée par Patrick et Doudou son épouse, ou je
compte amener ma contribution, et mener à bien le travail qui me sera confié
Stéphane.
dit La mygale.